Trois mille enfants réfugies  en Algérie de 1941 à 1945

 
 



 

Trois mille enfants réfugies
  en Algérie de 1941 à 1945

par
Claude Sandra-Raymond  & Pierre Anglade

 
       
   

 

L’occupation allemande, le ravitaillement, les bombardements alliés, l’exode d’une population nombreuse en quête de toit plus sûr à la campagne.

Puis il y a la petite histoire, méconnue, celle de milliers de petits metropolitains partis vers des contrées plus heureuses, à l’abri des affres de la guerre.

L’histoire de ces enfants, âgés de 5 à 11 ans, envoyés par leurs parents en Algérie.

« Répondant généreusement à l’appel qui leur a été adressé en faveur des populations éprouvées, les familles de Français d'Algérie ont accepté en grand nombre de prendre dans leur foyer, des enfants qui partageront une vie familiale exempte de menaces et soumises à des restrictions beaucoup moins sévères que les metroplolitains, dans un climat réconfortant. »

« On m’a cité le cas de deux ou trois enfants hébergés dans un centre, qui ont été oubliés jusqu’en 1946.

Tous mes correspondants, sauf une personne, m’ont affirmé avoir conservé un excellent souvenir de leur séjour.

J’ai vivement ressenti l’émotion de mes interlocuteurs, dont certains, pendant quelque temps, ont gardé des contacts avec, comme ils les appelaient : Tata, Tonton, Marraine et Parrain. »

Dans les témoignages qu’il a recueillis, il mentionne que certains de ces enfants - au demeurant peu nombreux - avaient pu rencontrer des membres de leur famille d’accueil après le retour des Français d’Algérie en métropole.

 

(© Beo Story 2016


Titre : Trois mille enfants réfugies  en Algérie de 1941 à 1945.
Auteurs : Claude Sandra-Raymond  & Pierre Anglade Editeur : impression numérique : REPRO-SUD 55, L’Occitane, Immeuble Actysl 31670 LABEGE Tél : 05 61 39 96 45 sarl.reprosud@neuf.frwww.reprosud.fr
Genre : document
Date de parution : 20 janvier 2016
ISBN : 978-2-7466-8248-1
EAN13 : inconnu
Code éditeur : inconnu
Prix : 18 €

Cet ouvrage est vendu au profit de l'entretien des basiliques catholiques en Algérie : Notre Dame d'Afrique à Alger, Santa Cruz à Oran, Saint Augustin à Bône
Pour toute commande, s'adresser à Pierre ANGLADE 16, rue des Noyers - 31520 RAMONVILLE SAINT-AGNE

Tél : 05 61 73 35 71 - Mail : pierre.anglade31@sfr.fr

Au cœur de l'été 1962 l'Algérie devient indépendante.

Les révolutionnaires algériens auto proclamés gouvernants n'offrent plus aux Français qui ont depuis cent trente-deux ans mis ce pays en valeur que deux options « la valise ou le cercueil ».

Ces Français qui ont déjà connu les journées sanglantes avec les assassinés des 26 mars à Alger et 5 juillet à Oran.

Dépouillés de leurs biens menacés dans leur vie leur exode vers la France se déroule dans une désorganisation totale sous l'égide d'un gouvernement et d'une part de la population indifférents si non hostiles.

Et pourtant ?

Et pourtant ce sont bien ces mêmes Français d'Algérie qui entre 1941 et 1945 ont sans compter bénévolement ouvert leurs cœurs et leurs foyers a plusieurs milliers d'enfants métropolitains victimes des vicissitudes nées de la guerre et de l’occupation.

Ce sont les enfants du « Centre Georges Guynemer »

Quelques-uns d'entre eux devenus octogénaires relatent dans quelques lignes de cette compilation leurs souvenirs de cette époque.

 

Les auteurs

Le décès brutal et prématuré de Claude Sandra-Raymond en mars 2013 a rompu notre partenariat alors que nos recherches arrivaient à leur terme et que nous allions pouvoir passer à leur publication.

Il était désormais exclu que cette édition soit assurée sous ma seule identité ; elle n’a pu voir le jour que grâce à la qualité de la relation nouée avec Hugues et Gilles les fils de Claude qui m’ont spontanément et aimablement confié les documents recueillis par leur mère.

 
                Pierre Anglade

La rédaction de cet ouvrage a été bénévolement assurée par Jean-François Aupetitgendre, généalogiste, et sa relecture par une compatriote universitaire.

Plus globalement merci à toutes celles et ceux qui ont bien voulu répondre à nos sollicitations au cours de nos recherches de 2007 à 2013 car ils sont à la fois les auteurs et les acteurs de cette compilation.

Enfin merci par avance à toutes celles et ceux qui apporteront une attention à la lecture de leurs témoignages.

Pierre Anglade

Petits Havrais envoyés en Algérie pendant la guerre

Ancien d’Algérie, Marcel Venel a lancé un appel dans nos colonnes pour retrouver de petits Havrais qu’il avait connus là-bas.


Petits Havrais envoyés en Algérie pendant la guerre, l’enquête continue


Marcel Venel continue ses recherches sur ses petits copains normands.


Lorsqu’il était enfant, Marcel Venel vivait à Bréa, un petit village près de Tlemcen, en Algérie. Du haut de ses 5 ans, il a gardé un souvenir très vivace de l’arrivée d’enfants venus de Normandie pour échapper durant quelques mois aux privations de l’Occupation. Aujourd’hui installé à Nîmes, le septuagénaire n’a jamais oublié « ces quatre ou cinq petits Normands qui étaient avec moi à l’école communale de Bréa »,
Marcel Venel sollicitait après une discussion avec d’anciens d’Algérie, membres comme lui d’une association de rapatriés, il avait pu mesurer que les transferts d’enfants de l’autre côté de la Méditerranée avaient été beaucoup plus importants qu’il ne l’imaginait.


Un périple éprouvant


En se livrant à des recherches, M. Venel est tombé sur une édition du Petit-Havre daté du 3 octobre 1941. On pouvait y lire : « 110 petits Havrais ont pris le train pour le soleil de l’Algérie ».
Une semaine après la parution de notre article dans lequel il lançait un appel pour retrouver la trace de ces enfants partis du Havre pour l’Algérie à l’initiative de la Croix-Rouge, de la Ligue des familles nombreuses et du centre Georges-Guynemer, Marcel Venel a été largement entendu.
« J’ai reçu une trentaine de contacts, téléphoniques et courriels, concernant entre soixante et soixante-dix enfants de l’époque. Ils étaient trois par famille dans certains cas. Ces enfants, après un périple éprouvant, se sont retrouvés dans de très nombreuses familles, principalement dans des villes et villages de l’Algérois et de l’Oranais, où ils ont séjourné, les premiers pendant trois ou quatre mois, et ensuite, jusqu’à l’été 1945 où ils ont été ramenés chez eux et ont découvert leur région natale dévastée », témoigne M. Venel.

L’émotion, 70 ans après

« On m’a cité le cas de deux ou trois enfants hébergés dans un centre, qui ont été oubliés jusqu’en 1946. Tous mes correspondants, sauf une personne, m’ont affirmé avoir conservé un excellent souvenir de leur séjour, confie l’ancien habitant de Bréa. J’ai vivement ressenti l’émotion de mes interlocuteurs, dont certains, pendant quelque temps, ont gardé des contacts avec, comme ils les appelaient : Tata, Tonton, Marraine et Parrain. »
Dans les témoignages qu’il a recueillis, il mentionne que certains de ces enfants - au demeurant peu nombreux - avaient pu rencontrer des membres de leur famille d’accueil après le retour des Français d’Algérie en métropole.
Marcel Venel attend encore quelques lettres et des réponses à ses questions. Il a prévu de prendre la plume pour adresser une lettre récapitulative résumant le résultat de son enquête à toutes les personnes qui ont répondu à son appel.
« Lors de mes recherches, j’ai appris que Pierre Anglade a, depuis de nombreuses années, consacré une partie de son temps à une étude très poussée sur l’envoi en Algérie d’enfants normands. Il finalise un projet de livre et est à la recherche d’un éditeur », mentionne M. Venel, qui serait évidemment très heureux qu’un éditeur normand s’intéresse à ce travail.
L’enfant de Bréa recherche d’autres témoignages. Il promet de répondre à tous les messages.
C. P. avec ST. G.

Marcel Venel : tél. 04 66 27 24 60, marcelvenel@orange.fr & pierre. anglade31@sfr.fr


Marcel Venel se souvient de petits camarades de classe alors qu’il résidait en 1941 à Bréa,
petite bourgade d’Algérie.



Le « Petit Havre » du 3 octobre 1941 relate le départ des enfants



De souvenirs de la Seconde Guerre mondiale au Havre, il ne reste que ceux écrits avec le sang et les larmes. L’occupation allemande, le ravitaillement, les bombardements alliés, l’exode d’une population nombreuse en quête de toit plus sûr à la campagne. Puis il y a la petite histoire, méconnue, celle de centaines de petits Havrais partis vers des contrées plus heureuses, à l’abri des affres de la guerre. L’histoire de ces enfants, âgés de 5 à 11 ans, envoyés par leurs parents en Afrique du Nord. Comme le relate un article du Petit Havre, le 3 octobre 1941. « Répondant généreusement à l’appel qui leur a été adressé en faveur de nos populations éprouvées, les familles algériennes ont accepté en grand nombre de prendre dans leur foyer, pendant un minimum de six mois, des enfants qui partageront une vie familiale exempte de menaces et soumises à des restrictions beaucoup moins sévères que les nôtres, dans un climat réconfortant. »

« Quatre ou cinq petits Normands »

Marcel Venel vivait là-bas, en Algérie. Du haut de ses 5 ans à l’époque, même si aujourd’hui les images se sont quelque peu estompées avec le temps, il se souvient de cet épisode troublant qui a marqué sa vie d’enfant. « J’habitais à l’époque Bréa, un petit village de la banlieue de Tlemcem où des enfants venus de Normandie ont été hébergés dans des familles du village. Pas à la maison, car nous étions trop pauvres pour pouvoir accueillir d’autres enfants. ». Il use ses fonds de culotte jusqu’en 6e à l’école communale avec « quatre ou cinq petits Normands » avant qu’ils ne retournent dans leurs familles après-guerre en 1945. « Dernièrement, à l’occasion de discussions avec des compatriotes (Marcel Venel est membre d’une association de rapatriés français d’Algérie), nous avons abordé ce sujet et j’ai appris que ces « transferts » d’enfants ont été beaucoup plus importants que je l’imaginais. »

Comme un devoir de mémoire, il effectue des recherches, écrit des courriers... Tous resteront lettre morte. Enfin, il tombe sur cet article du Petit Havre en date du 3 octobre 1941. Cette initiative de la Croix-Rouge, et de deux entités havraises aujourd’hui disparues : la Ligue des familles nombreuses et le centre Georges-Guynemer. Car de traces de ces événements, ils n’en restent guère. Sauf peut-être le témoignage de Jacqueline Rioche, paru il y a quelques années dans nos colonnes, jeune havraise réfugiée en Algérie à l’époque.

Une nouvelle consultation dans les éditions du Petit Havre au service des archives municipales permet de retrouver mention de deux autres convois de petits Havrais partis pour l’Algérie.

Un de cinquante-trois enfants le 9 octobre 1941 et un autre de quarante le 16 du même mois.

Marcel Venel, 78 ans, ne désespère pas de remettre un visage ou un nom sur ces « exilés » qu’il a côtoyés durant sa prime enfance. « Je reste convaincu qu’il reste encore des enfants survivants... » Le message est lancé.

Sources :
http://www.paris-normandie.fr/detail_article/articles/2645547/l-appel-de-marcel-entendu#.VqPAy0_QLE5
http://www.paris-normandie.fr/detail_article/articles/2484424/actualites+societe/partis-de-grand-matin#.VqPCZk_QLE5

 
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